Par le collectif Anthropie.Art (Lausanne / CH)
Il y a deux millénaires, Euripide écrivait le retour de Dionysos à Thèbes. Habillée en femme pauvre, la divinité plonge les citoyen·ne·s dans une transe libertaire, ceux-ci fi nissant même par décapiter et manger leur gouverneur, le prenant pour un lion. La joie, l’alcool, l’insurrection des genres et des identités triomphent de l’autorité verticale. Deux mille ans plus tard, Dio est revenu·e. Parcourant nos démocraties si parfaites, il·elle insère sa capacité de déraillement dans la triade contemporaine : cerveau – écran – machine. Convaincu·e que la fi n de toute forme de moralité permettra l’émergence d’une société véritablement morale, Dio n’est qu’un média prônant l’horizontalité du monde et l’avènement d’une cyberhumanité plus glitchy, plus éthique et plus libre.